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Il y a quelques semaines maintenant, j’ai eu la chance de visiter une tiny house dans la périphérie de Nantes. C’est à quelques kilomètres de la cité des Ducs que se trouve la société de construction de mini-maisons Baluchon. En ce week-end gris de novembre, l’équipe de constructeurs de maisons taille XXS avait donné rendez-vous aux curieux à l’occasion de deux journées portes ouvertes.
Tiny house : un peu d’histoire
La « tiny house », qui signifie littéralement « mini-maison », s’est principalement développée aux États-Unis suite à l’ouragan Katrina, en 2005. À l’origine, la tiny house, une petite maison sur roues, permet de reloger rapidement les réfugiés de cette catastrophe. Finalement, ce mode de vie écologique et antisystème a trouvé son public et a donné lieu à une véritable tendance en opposition à la société capitaliste. Depuis quelques années, le concept a débarqué en France et prend de plus en plus d’ampleur. Certains de nos compatriotes, de plus en plus tentés par l’aventure d’une vie minimaliste, n’ésitent plus à revendre toutes leurs possessions pour venir s’installer dans ce type d’habitation.
Visite des lieux
Visiter une tiny house était comme réaliser un rêve d’enfant pour moi. Passionnée de cabanes depuis toujours, je n’ai pas hésité une seule seconde quand j’ai appris que la société Baluchon proposait un week-end portes ouvertes. Pendant la visite, j’ai surtout été séduite par la chaleur qui se dégageait du bois et des matériaux bruts que l’on retrouvait un peu partout dans la tiny, que ce soit dans la structure, les ouvertures, le sol ou le mobilier. Dans la tiny house, on se sentait comme sur une autre planète, au calme, avec comme seule envie, celle de se détendre. J’y serais bien restée quelques heures de plus !
Cette tiny house d’une quinzaine de mètres carrés était du même acabit que ce que j’avais pu contempler sur des sites comme Pinterest jusqu’à maintenant. Elle était constituée d’une cuisine avec plan de travail, d’une table bar qui pouvait accueillir trois personnes, d’un évier et d’un espace de cuisson. En continuant un peu plus loin dans la mini maison, nous arrivions à la salle de bains, puis au fond, à la chambre parentale en mezzanine, avec au bas la chambre de l’enfant, composée d’un petit lit, d’un espace « coffre à jouets » et d’un petit bureau.
Pourrais-je habiter dans une tiny house ?
Hélas, je crois que ce mode de vie n’est pas vraiment fait pour moi, en tout cas, pas comme une résidence principale. Je travaille à la maison, il me faut un bureau spacieux pour être à l’aise, et mes enfants ont besoin de leur espace à eux, de leur petit jardin secret pour grandir. Quand j’étais petite, ma chambre était un véritable sanctuaire d’imagination qui m’a permis de devenir l’adulte que je suis aujourd’hui. Dessiner, rêver, contempler, jouer de la musique, recevoir mes copines en intimité avec moi-même, loin de mes parents, c’est de cette façon, par l’ennui et l’imaginaire, que j’ai développé ma personnalité.
Dans une tiny house, la situation aurait été très différente. Je n’aurais jamais eu d’instants à moi, en tête à tête avec moi-même.
Certes, ce n’est pas dans le nombre de mètres carrés ni dans le nombre de meubles que l’on trouve le chemin pour s’épanouir. En revanche, l’espace et la sobriété constituent à mon sens une passerelle vers le caractère infini de l’âme. C’est dans ces conditions de légèreté visuelle que l’on a la possibilité© de déceler en soi des possibilités et des vertus insoupçonnées. Pour moi, l’espace est un bien trop précieux pour être abandonné, car il permet de laisser libre cours à son imagination, à ses passions.
Pour ces raisons, la tiny house est à mon sens parfaite pour l’adulte qui a déjà forgé sa personnalité©, et qui souhaite se libérer des relations sociales devenues envahissantes pour lui. Il aspire au calme au quotidien, rationalise le nombre de ses relations et va à l’essentiel. Difficile en effet, de recevoir aussi facilement que dans une maison ou un appartement standard ses amis et sa famille, du moins entre octobre et avril, quand il n’est pas possible de se restaurer à l’extérieur.
Le prix d’une tiny house
Les mini-maisons ne sont pas données. Derrière leur aspect minimaliste, il y a un coût.
La tiny house que j’ai visité coûte environ 40 000 euros. A ce tarif, il faut ajouter le prix du terrain sur lequel installer sa maison (ou alors, la location d’un camping, moins onéreuse), et le véhicule pour la transporter (en général, un 4X4). Dans ces conditions, je me demande s’il ne serait pas plus judicieux d’investir dans une petite maison ou un appartement en rase campagne à moins de 100 000 euros. Mais c’est moins « cool » que d’habiter une tiny house ! 🙂
Petite maison, oui, mais pas forcément tiny
J’aime l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une grande maison pour être heureux. Bien au contraire.
Plus on a d’espace, plus on doit le meubler, le ranger, le nettoyer. Et plus on passe du temps à effectuer des tâches ingrates ou couteuses. Certains blogs de mamans minimalistes sont très inspirants. Ils sont en anglais par contre, mais les images parlent d’elles-mêmes. Dans 600 Square Feet and a Baby, l’auteur décrit son mode de vie dans un T2 qu’elle et son conjoint ont décidé de garder après la naissance de leur enfant. Tout leur entourage leur disait d’acheter une maison plus grande, mais ils ont préféré garder leur petit appartement et racontent les avantages de ce choix.