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Depuis plusieurs mois, l’idée me trotte dans la tête. J’ai envie de quitter la ville pour vivre à la campagne. Envie de simplicité, de nature, d’espace, d’environnement. Ce n’est pas du tout cliché que de dire ça. J’ai toujours vécu à la campagne quand j’étais enfant, je sais très bien ce que cela signifie et cela fait maintenant douze ans que j’habite en ville (depuis que je suis adulte !). Alors, et si on quittait la ville pour aller vivre à la campagne là maintenant tout de suite ? Vous me suivez ?

La campagne : ma meilleure ennemie
A 18 ans, j’ai quitté ma province comme on dit. Depuis que j’étais adolescente, mon rêve était 1) d’habiter en banlieue (fan de rap pendant les années collège), 2) habiter en lotissement (pour pouvoir m’amuser avec mes copains de jour comme de nuit, sans les parents sur le dos), 3) vivre à Lille, la cité étudiante par excellence. Quelques années plus tard, mon vœu s’est exaucé par hasard, car c’est dans la belle capitale du Nord que j’ai fait mes études. A cet âge-là, je me disais que jamais ô mon dieu plus jamais je n’habiterais à la campagne. Que la campagne, il n’y avait rien à y faire, qu’on s’y ennuyait et que le rêve dans la vie c’était de boire des verres en terrasse, d’aller au cinéma à 23h et de faire du shopping tous les week-ends, et même les soirs après le travail ou les études.
Un reportage au journal qui fait tilt
Puis un jour, en vacances dans la maison familiale, je suis tombée sur un reportage au journal de 13h. Un vieux Breton, de 75 ans, revenait sur sa vie trépidante. Il avait passé sa vie à voyager, à la recherche d’endroits extraordinaires pour habiter, dans les contrées les plus lointaines et tape-à-l’œil.
Hélas, éternel insatisfait, il était toujours déçu par chaque nouvelle ville où il emménageait.
Il y manquait toujours un je ne sais quoi… qu’il a fini par comprendre bien des années plus tard.
Au bout de 50 ans, le vieil homme s’aperçut que toute sa vie, il avait cherché à fuir son village natal, sa Bretagne éternelle, pour trouver l’introuvable.
Finalement, l’endroit idéal pour vivre était là, devant ses yeux. C’était son village, sa nature, ses racines. Il a fallu attendre un demi-siècle pour que la réalité le rattrape.
Quitter la ville ? pour vivre au vert
Depuis peu, cela ne fait aucun doute : la vie à la campagne sonne comme une évidence chez moi.
Eh oui, fini les séances de shopping tous les week-ends dans les rues commerçantes de Nantes, l’envie de dépenser à outrance, le rythme brûlant de la vie. Je me suis rendu compte que tout ce que l’on fait en ville, c’est consommer.
Mais il faut avouer que vivre en ville est bien pratique. Quel bonheur d’avoir tout à proximité, de vivre sa vie d’étudiant avec les gens !
Il faut dire que Nantes est une chouette ville. Elle m’a toujours plu car elle présente tous les avantages d’une ville mais également des gros bourg avec beaucoup de parcs, beaucoup de verdures, d’arbres… Je comprends que franchir le pas « vivre à la campagne » peut-être compliqué pour les aficionados des magasins ! Mais pour moi, c’est l’overdose, trop de tout : de gens, de choix, de bruits, de voitures (nous sommes en plein centre ville donc que des avantages pour déambuler en ville à pieds, mais le bruit avec).
Quand je visite une ville, j’aime ne rien dépenser et parfois, c’est plutôt difficile face à tant de choses que l’on nous met sous le nez.
Aujourd’hui, mon mode de vie fait que je me contente de tout ce qui est essentiel pour mon bien-être.
Mes hobbies consistent à profiter de la nature (mais pas facile quand on vit en appartement), me consacrer à des activités simples (cuisiner, lire, bricoler, par exemple) et partir en week-end chez des amis qui habitent loin de chez moi.
Ce mode de vie est donc parfaitement adapté à une vie à la campagne.
Bien sûr, il ne faudra pas être trop isolé pour éviter les trajets incessants en voiture. La proximité d’un village serait idéale. Ce projet de « néoruralité » comme on dit se peaufine, s’étudie, se questionne… un vaste chantier qui ne me fait pas peur.

Quitter la ville : conseils pour passer des paroles aux actes
Bien réfléchir à son projet
En général, on préconise d’attendre un an avant de savoir si cette envie de quitter la ville pour la campagne n’est pas une passade ou une lubie. Si au bout d’un an, vous avez toujours les jambes qui fourmillent, c’est que cette envie de changement n’est pas passagère, mais bien ancrée en vous.
Quitter la ville : Peser les pour et les contre
Faites la liste de tout ce que vous aimez dans votre vie actuelle. Dîner au restaurant, faire du shopping, aller voir ses amis pour boire un café en terrasse… ou rayez la mention inutile…
Après avoir dressé cette liste, sélectionnez toutes les activités que vous pourriez faire dans votre nouvelle vie à la campagne.
Faites le bilan de tout ce que vous devrez abandonner. Êtes-vous prêt à quelques sacrifices ? Si oui, alors foncez !
Et puis de toute façon, rien n’est irréversible. Au pire si cela ne me plaît pas, je reviendrai en ville et je n’aurai pas de regret de ne pas avoir tenté l’expérience de la campagne.
Associer les personnes de votre famille à votre projet
Évidemment, si votre Jules n’est pas d’accord, il va falloir faire preuve de pédagogie et de diplomatie pour le convaincre.
L’idée de quitter la ville pour vivre à la campagne doit être partagée avec les vôtres pour être bien vécue.
En cas de difficulté, il faudra peut-être faire preuve de patience et attendre que les choses évoluent pour votre famille ou votre chéri. Tout vient à point à qui sait attendre…
Avoir une vision à long terme
Depuis que j’ai envie de quitter la ville pour vivre au grand air, je me suis beaucoup renseignée sur les difficultés qu’un tel changement de vie pouvait impliquer.
Ce que j’en ai conclu, c’est que c’est surtout la vie de famille qui va être impactée.
Dans des villages en montagne, les accès aux écoles, collèges et lycées sont souvent difficiles. Il faut trouver un village où le minimum est fourni en termes d’équipements scolaires. Bien souvent, des écoles existent toujours dans nos contrées les plus reculées, les collèges un peu moins. Il faut donc bien étudier les trajets que vos enfants devront effectuer (ou vous-même en cas d’absence de transports scolaires) pour se rendre au collège ou au lycée.
Ce n’est peut-être pas un cadeau pour vos enfants de devoir passer une heure et demie par jour dans les transports scolaires.

Se lancer dans l’aventure
Personnellement, j’envisage de sauter le pas prochainement. Je me donne encore six mois de réflexion pour étudier le coin où je déposerai mes valises. J’ai tellement hâte !
Je pense qu’à la campagne, si on quitte la ville, on peut réapprendre le silence, et prendre du recul sur tout ce qui se passe autour de soi. Si on a envie de tumulte, on peut se rendre en ville, la plus proche, une fois par mois, par exemple. Et c’est sûrement suffisant. Vivre dans une maison à la campagne, c’est sûrement faire le choix d’une vie plus simple mais plus dense, plus saine mais pour autant une vie qui n’est pas « vide ».
Il n’y a aucune privation, juste un changement de mode de vie qui ne fait pas regretter l’ancienne vie. C’est une sorte d’évolution.
Et cet article est une manière pour moi d’échanger avec vous, qui habitez à la campagne ou qui avez décidé un jour de quitter la ville pour plus de ruralité.